Cher Stéphane,
Tu as souhaité lancer un appel aux « petits candidats » à la présidentielle de 2012 afin de leurs faire part de ta proposition d’union autour de ta candidature neutre, il me semble donc logique d’y répondre.
Tu penses que cette solution est la seule. Tu mets en avant que certains « avancent une logique purement comptable consistant en un report de parrainages aveugle vers celui des candidats qui aurait déjà reçu le plus de promesses », et en effet, nous partageons ton avis, cela n’est pas une solution crédible. En effet, les élus ayant souhaité parrainer un « petit candidat », ce qui est déjà rare, l’ont fait parce qu’ils pensent que « ce » candidat « là » mérite d’être au premier tour, et par conséquent, ces élus n’apporterons pas leur parrainages au profit d’un autres au seul motif qu’il est soutenu par le candidat qu’ils parrainaient précédemment. Cette expérience avait d’ailleurs déjà été essayée. En effet, le 22 février 2007 avait été créé « l’Union des Candidats Emergents », rassemblant 8 « petits » candidats et plus de 800 promesses de parrainages. Le candidat unitaire de cette alliance, Jean-Marc Governatori n’avait pas pour autant rassemblé les 500 parrainages officiels.
La deuxième solution que tu rejettes est l’accord programmatique. Nous sommes d’accord que les alliances «reposant sur le mariage improbable de propositions divergentes, voire opposées» sont dangereuses et se transformeront irrémédiablement en « suicide politique ». Cependant, il faut être pragmatique, aucun des « gros candidats » n’ont un programme parfait, aucun des « petits » non plus. Nous considérons à Europe - Liberté que notre programme à des points communs et des divergences avec certains « gros ». Etre responsable, c'est pour nous d’être capable, d’aller vers celui qui tendra le plus vers nos propositions et d’essayer de faire avancer nos idées dans son programme. Cette tache sera difficile, mais c’est notre devoir, c’est le sens, aussi, de notre engagement. Nous devons faire avancé nos idées, et si d’autres les reprennent et les mettent en œuvre, nous aurons fait notre devoir, nous ne sommes pas dépositaire, ni propriétaire de nos idées, nous en sommes les porte-voix.
Ta candidature ce veut neutre, et souhaite uniquement représenter le vote blanc et par conséquent ces millions de sans voix. Ta démarche est légitime et respectable. Nous comprenons donc qu’il n’est pas possible pour toi d’envisager soutenir un candidat ayant un programme complet, même s’il prend position en faveur du vote blanc, cela induirait que tu cautionnes également le reste de son programme.
Cependant, je ne peux pas non plus, par honnêteté envers mon programme soutenir ta candidature, cela consisterai à réduire notre programme à l’unique défense du vote blanc. Nous soutenons cette idée, elle est primordiale, mais ce n’est pas la seule. Te soutenir, appellerai, si tu obtiens les 500 signatures, à voté blanc, ce que nous ne ferons probablement pas. Te soutenir n’est pas non plus selon nous la « meilleure chance de défendre nos convictions », nos convictions n’est pas d’invalidé l’élection, mais que le prochain président mette en œuvre des réformes institutionnelles profondes, une VIème république, mais aussi mène un vrai politique sociale et fiscale équitable.
De plus, je ne pense pas, même si tu obtiens les 500 signatures, qu'il y aura plus de 50% des français qui voterons blanc, il y a beaucoup de citoyens qui n’ont pas d’offre politique adaptée, mais n’oublies pas qu’il y a également beaucoup de citoyen convaincu, sincèrement, par tel ou tel programme. Que le vote blanc soit reconnu comme suffrage exprimé est primordiale pour représenter les français qui ne se reconnaissent pas dans les candidats présent, afin de les obliger à mieux répondre à leur aspiration, mais le but ne doit pas être d’appeler à voter blanc.
Enfin, comme tu l’as rappelé, le report de parrainages d’un candidat à l’autre étant très loin d’être automatique, avoir le soutien de nombreux « petits » candidats ne t’assurera pas d’avoir les 500 parrainages officiels.
Nous avons donc décidé, pour l’instant, avec Europe – Liberté, de maintenir ma candidature. Candidature qui n’est d’ailleurs plus une candidature individuelle, puisque j’ai reçu le soutien d’un autre « petit » candidat, Robert Baud, qui, après analyse de nos programmes respectifs, à considéré être très proche de nous et à donc décidé de nous rejoindre.
Te souhaitant de réussir à mener à bien ta candidature citoyenne et « porte-voix de la diversité et du pluralisme politique », reçois l’expression de toute ma considération.
Jacques Borie
Candidat pour Europe – Liberté à la présidentielle de 2012.